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Sport + Nature + Perfomance = Passion

Ma passion de l'effort à travers la course à pied...

Trophée du Grand Vignemale 2014

Trophée du Grand Vignemale 2014

Bonjour,

Petit récit d'une belle expérience, à la fois sportive et humaine avec Ludo et les membres du club de l'ASEC Pommeraye (49)!

Le RDV est fixé à 4h du matin, le vendredi 4 juillet sur un parking proche de la belle infrastructure sportive de la Pommeraye, petite ville sur les bords de la Loire. Après un retour tardif de Paris, j'ai eu la chance de bénéficier d'un lit pour faire une micro nuit de 3h de sommeil, un grand merci à Freddy (Les Jardins de l'Anjou) et Mickaël (entraîneur ASEC) pour ce coup de pouce! En pleine nuit, nous prenons cap au sud, direction Cauterets avec 2 mini camion chargés de matos de trail, de nourriture (gâteaux maisons) et surtout de 14 passionnés de course à pied!

A peine 7h de route et nous voilà à Cauterets, nous prenons nos quartiers dans un grand gite et nous filons confirmer nos inscriptions pour cette course de montagne mythique !

Un peu d'histoire... Créée en 1904, cette course de montagne est à l’origine un challenge entre la compagnie des guides de Gavarnie et Cauterets. En 2014, la course propose un parcours en autonomie totale, de 40 kms et 2800 m D+, avec un départ de Cauterets direction le Pont d’Espagne ,le lac de Gaube, les Oulettes, le refuge de Baysselance, le glacier d'Ossoue, le sommet de la Pique Longue (3298m) et retour par le col du Labas, Estom ,la vallée du Lutour, la fruitiére et arrivée à Cauterets. Le record de l'épreuve a été réalisé en 1991 en 4h25 par un certains Monsieur J-F March!

2 mois que j'y pense et que je me prépare, je profite de chaque instant... la confirmation d'inscription est rapide avec une micro formation par un guide pour être sure de bien maîtriser les consignes de sécurité avec les 2 mousquetons et les lignes de vies... En effet, les 100 derniers mètres d’ascension du Vignemale sont sécurisés!

La soirée passe vite : préparation des sacs et tenues, discussions sur les choix de matos (bâton ou pas bâton?), partage et convivialité autour d'un dîner diététique à base de pasta et au lit à 20h30... (malgré la coupe du monde de foot)!

5h, petit déjeuner frugale, le stock d'énergie est déjà fait depuis la veille. Enfilage du parfait costume de traileur, prise de 4 gels et 4 barres MELTONIC, remplissage de 2 gourdes souples de 500ml de boisson antioxydante au citron et prise des bâtons en bambou... Je suis prêt, nous rallions la zone de départ en marchant d'un bon pas pour se chauffer tranquillement. Les conditions sont plutôt clémentes, un peu fraîche avec un ciel bleu parsemé de quelques nuages. Nous sommes environ 600 sur la ligne de départs, chacun possède ces petites routines, la pression monte d'un cran, je pars me dégourdir les jambes super cool. Ludo est affûté comme jamais et de mon côté, je me sens bien, nous allons essayé de courir ensemble...

7h : top départ, nous partons à 12-13km/h en second rideau pour 6 km de route en montée, direction le Pont d'Espagne. Nous arpentons les sentiers de rando au pas de course et sans surprise le paysage est à couper le souffle aux alentours du lac de Gaube. En arrivant au refuge des Oulettes, 1er regard sur ce géant des Pyrénées, le Grand Vignemale est chapeauté par des nuages gris. Suspens! 1ère montée sérieuse direction Baysselance. Nous sommes groupés et chacun trace sa route, c'est un peu l'anarchie. Certains monte tout droit. Je prends sur moi, j'appuie un peu plus sur les bâtons et j'essaie de rester sur le sentier pour conserver des forces... Au col, nous faisons connaissance avec les 1ers névés, 1 barre Miel Amandes savoureuse et petite descente en roues libres dans la neige, remplissage d'eau au refuge et début des hostilités avec la grimpette du glacier.

Je reviens au niveau des 2 Jean-Marie et je constate avec surprise l'énorme intérêt d'avoir des bâtons sur cette section, afin de bien accrocher la pointe des pieds dans la pente, les traces de pas et la neige glacée. Je produis mon effort pour avancer sur un rythme lent mais régulier, sans pause et je double une quinzaine de coureurs. La pente s'adoucit, nous sommes en pleins milieu du glacier et je rentre dans les nuages, le brouillard plutôt. La température est en chute libre, je regrette très vite de ne pas avoir pris ma veste, nous sommes à 0° et les bourrasques de vent sont glaciales, mon objectif est binaire : il ne faut pas traîner.

Lors de cette montée atypique, nous partagerons les traces avec des cordées de randonneurs en crampons, piolet, bonnet, gants et triple couche... et quelques skieurs (guides). Le contraste est saisissant! Je croise les 1ers qui redescendent au taquet, j'apprécie la performance et la technique, je me mets à compter chaque place pour connaitre un peu mon positionnement. Je pense être au alentours de la 70ème place.

Arrivée au pied du caillou, chacun s'accroche avec ses mousquetons aux cordes, la visibilité est quasi nulle et pour moi c'est un avantage car j'ai un peu le vertige et du coup je monte à la force des bras le plus rapidement possible. Certains ont les doigts gelés, les températures sont négatives au sommet (-5°) et le panorama bouché. 4h00 de montée et mon 1er Vignemale, j'en rêvais, c'est fait ! Descente un peu dangereuse, une belle gamelle sur les fesses dans le pierrier et c'est parti pour une chevauchée fantastique dans la neige de 15 minutes. Au passage, j'y laisserai mes 2 bâtons en bambou (trop souple), retour à la nature pour ces 2 sections prises dans le val de Chézine à Nantes. Un grand moment de bonheur et de liberté, conclut par le test de la luge en short... Ca brûle, mais c'est le moyen le plus rapide et le plus sure pour descendre, alors je l'utilise sans modération...

Second passage au refuge de Baysselance, un peu d'eau et un gel miel spiruline acérola et c'est reparti pour le dernier col et 4 belles descentes en luges sur les glaciers en mode express. Je prends des risques à freiner trop tard avant la terre et les cailloux et au moment ou je plante les talons, aucun effet, je continue sur ma lancée sur le dos sur 2 longueurs de 470. Là, franchement, j'ai cru me faire très mal. Complémentent anesthésié par le froid, je repars avec la certitude de dérouiller dans quelques minutes... Je quitte la neige et c'est parti pour une grosse dizaine de kilomètres de descentes en paysages inconnus. C'est le moment que je choisis pour produire mon effort, je prends des risques et j'attaque à la limite du raisonnable. Ma seule limite est l'adhérence un peu trop juste à mon gout de mes chaussures. Je suis énervé car je dois ralentir légèrement la cadence et je suis reprise par 2 gars. Je décide de suivre et ça passe, je suis à l'aise et eux aussi, nous descendons bon train. Sur ma SUUNTO, l'altitude ne descend pas vite, ça va être long, pas d'arrêt aux ravitos, j'ai encore de l'eau et je suis en mode rapide.

Je relance et prend le relais avec mon lièvre que je suis depuis 15 minutes, nous échangeons quelques mots et j'attaque, insouciant... Je croise beaucoup de randonneurs qui monte et leurs encouragements font du bien au moral. Après la fruitière, je repasse dans la foret et je reprends la seconde féminine, je continue à fond et petite alarme dans les derniers lacets, début de crampes à la cuisse gauche, je ralenti et bois un coup et je repars moins vite. Le murmure du speaker commence à se faire entendre et je repars à fond, en duel avec un collègue d'aventure.

De retour à Cauterets après 6h17 de course, je prends une honorable 42ème place à mois de 2 minutes de la 1ère féminine. Seuls 402 finisheurs, soit 1/3 d'abandon. J'ai la banane, j'ai trouvé ce parcours splendide et ce format de course extraordinaire. Le fait de gérer son alimentation en autonomie rajoute un zeste d'aventure et la distance permet vraiment d'être dans une démarche de course du début à la fin. Ludo arrive juste après moi (72ème), enchanté également. Nous attendons les collègues de l'ASEC qui arrivent avec un énorme sourire et le pleins de souvenirs ! Cette course de montagne dans les Pyrénées est une très bonne découverte, vivement l'année prochaine !

A bientôt!

Sportivement,
Vincent

Trophée du Grand Vignemale 2014
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